Créer un site internet

Comment me contacter ?

                                            

Une vie de cheval …

 Nous sommes le samedi 16 Décembre 2023 et sincèrement, la « grande faucheuse » à rodé tout le matin autour de nous avec notre loulou qui n’arrivait pas à se lever.

 J’ai donc décidé de mettre par écrit le premier jour où … j’ai aidé mon cheval à se lever.

Mais aussi son histoire et son parcours de vie.

 Le 2 Mai 2021, alors que nous rentrions, mes enfants et moi-même, avec les chevaux et la ponette du pré d’Hauterives ; lors de la traversée de la rivière « la Galaure », Golf est entré de biais dans l’eau, il glisse et tombe. Le cours d’eau est plutôt tranquille normalement mais il a pas mal plu ces derniers jours et le courant, peu profond, est un peu fort. Panique ! mais réaction rapide de notre part de le tirer sur le bord, au moins tête et avant main hors de l’eau. Impossible de le faire se relever, la boue et les galets roulants sous ses pieds.

Une personne, se promenant par-là, nous propose son aide en appelant son conjoint pompier de la commune. Les minutes passent puis les heures ! et nous nous retrouvons vite à une quinzaine pour pousser, tirer, retenir, … un tractopelle pour nous aider à le sortir de ce bourbier. A force d’idées partagées, de techniques et de bricolage de l’urgence nous arrivons à le mettre sur la berge stable et à plat. Quand on cherche à le soulever c’est la panique, il se débat beaucoup trop. nous prendrions le risque qu’il se blesse gravement. Il lui faudra une bonne vingtaine de minutes pour reprendre ses esprits et dans un mouvement de balancier monumental il se relève d’un coup !

Tout le monde applaudit et soulagés nous reprenons la route – sans traverser la rivière !- .

Je ne remercierais jamais assez tous ces gens qui sont venu généreusement, nous aider ce jour. Ce sont les idées des uns et des autres mis en concomitance qui nous ont permis de trouvé des solutions.

 Dans les semaines qui suivirent cet accident, j’observais que Golf n’était pas toujours très réactif et réceptif aux appels ou aux signes que je lui faisais. Je mis cela sur son âge – 27 ans – et peut être un peu de surdité. Il avait repris une vie normale, avec ses copains de prés, chevaux et poney.

Nous sommes retournés au parc d’Hauterives mais évidemment sans passer dans la rivière.

L’incident était donc clos, lorsque le 27 Juillet de cette même année, arrivant au près pour nourrir ; j’eu la désagréable surprise de voir venir à moi, Golf totalement de travers ! Les postérieurs, tellement décalés, qu’il lui était impossible de rester immobile, obligé de tourner sur lui-même  sans arrêt !

 Bon, voyons les choses de façon positive, il est debout, il mange de très bon appétit – ce qui n’est pas dans ses habitudes !- aucune blessures ou marque quelconque sur le corps et il répond bien à l’appel. Je pense de suite à un AVC et joins le vétérinaire. Celui-ci ne peut se déplacer et me rassure – plus ou moins – sur son état général.

 Je ne dors pas de la nuit, persuadée que mon cheval sera tombé dans la nuit et que je le trouverais mort au matin !  Il n’en n’est rien …Golf est bien là debout et dévore sa ration, toujours en tournant désespérément  sur lui-même. Travaillant ce jour, je n’ai pas pu rester avec lui. Mais le soir  il est tombé…   Et, au bruit de la « gamelle » il se relève et je cale une visite vétérinaire pour le lendemain. Celui-ci me conseille de le mettre, si possible, dans un petit parc à plat. Ce que je fais.

 Le lendemain, Golf est couché et ne se relève pas. En fin de matinée le vétérinaire arrive. Après ausculation, il me dit que tout fonctionne bien : cœur, poumon, système digestif… donc on va demander au cheval de se lever pour prévoir un traitement suivant sa démarche. C’est alors que le vétérinaire lui attrape la queue, en la remontant sur son dos, il l’encourage, donne une claque sur les fesses et Golf se jette en avant ! Soutenu par la queue il se rééquilibre sur ses quatre pieds !

 Je suis épatée et me dis que si j’avais su faire cela, il y a 3 mois, au bord de la rivière, j’aurais pu largement l’aider plus efficacement. Un traitement à base de cortisone et d’anti-inflammatoire lui est prescrit. Le vétérinaire pense, plutôt, que c’est un blocage lombaire qu’un AVC. Mais il ne connait pas l’histoire de Golf !

 Bref, maintenant il va falloir rentrer à la maison ! 5 kilomètres à pied ? Ou en camion ?                                                                                    La problématique  étant toujours la même, décalage flagrant des hanches entrainant une rotation sur lui-même dès qu’il bouge un peu trop !

Pourra-t-il monter dans un camion ? Se tenir debout dedans ? Tourner pour ressortir ? Ou rentrer à pied avec notre aide en tête et hanche droite ?

 Trois jours après, nous tentons un retour à pied avec la possibilité d’appeler le camion …

Le premier kilomètre se passe, avec un cheval qui est pressé d’avancer et qu’il faut soutenir intensément, c’est épuisant ! À la sortie du village, au beau milieu de la route c’est le blocage … Golf n’avance plus. Les automobilistes s’arrêtent et on attend ! Un supplice pour moi qui n’a qu’une peur : qu’il s’écroule là ! Mais non, il reprend des forces et avance doucement.  Je décide d’appeler mon amie avec son camion. Une vraie galère pour le convaincre de monter dedans …

 Finalement, le retour à 15kms/heure se passe bien. Demi-tour dans le camion réalisé avec succès et arriver au près devant la maison avec un vrai soulagement. Pour la première fois je pleure et ouvre les vannes du stress accumulé depuis des jours !

 Le soir, Golf se couche dans son paddock et dors profondément, je crois que lui aussi relâche la pression ! Mais je suis convaincu que le lendemain matin il sera mort !

 A l’aube je vais le voir, et, bien debout il demande à manger et à sortir au pré … Nous continuons le traitement, qui lui permet de se lever seul. Par contre la problématique de tourner sur lui-même est toujours là.

 Plusieurs semaines se passent, avec toujours les symptômes identiques de tours sur lui-même, l’AVC reste une explication probable. Je le nourris 5 ou 6 fois par jours en lui portant de l’eau, là où il se trouve dans la prairie, pour lui éviter les allers-retours pénible. Cependant en l’observant, je le vois fixer les clôtures afin de les suivre pour marcher droit !

  Courant Septembre, un matin Golf est couché sur son côté gauche, il n’a aucune réaction et impossible de le faire se relever. Nous décidons avec mon fils de le tourner.

 Petite parenthèse sur l’action de tourner un cheval couché, comme s’il se roulait … il y a quelques détails à respecter pour ne pas prendre de risques, pour tous les  acteurs. Pas question d’attraper les pieds et de les pousser dans le sens inverse ! le cheval a toutes les chances de vouloir « vous aider » en poussant sur ses jambes en l’air et de vous propulser comme un simple ballon plusieurs mètres plus loin !

D’abord, il est nécessaire que le cheval soit couché de tout son long, les jambes tendues sur le sol. – à l’inverse de « couché en vache » : jambes repliées sous lui.-

On attachera chaque pied avec des sangles, plutôt larges pour éviter les blessures,  et surtout assez longues pour remonter à l’arrière de son dos ( 1 mètre en arrière c’est bien ) , ainsi installés nous tendons les sangles progressivement en faisant plier (si possible) les membres. A ce moment, le cheval réagit en se contractant, il n’est donc plus un poids mort mais plutôt actif, c’est à ce moment précis qu’il faut tirer de toutes ses forces pour le basculer de l’autre côté. Evidemment, plus le cheval est grand et costaud, plus il faut être en nombre. Être quatre est l’idéal, deux sur les antérieurs, deux sur les postérieurs.

Une fois tourné, tâcher de maintenir sa tête en bas pendant que d’autres s’empressent de retirer les sangles des pieds. Souvent le cheval se précipite pour se relever !

 Donc, nous décidons de le retourner, c’est une première pour nous. Je suis persuadée que du côté droit ce sera plus simple pour se lever. J’ai appelé le vétérinaire, il arrive assez rapidement  et nous aide dans cette opération…

 Le voilà du côté droit et ça marche ! Golf est debout dans les minutes qui suivent. Bien ! Voilà une angoisse  de plus : si je suis seule et qu’il se couche à gauche, comment je fais ?

 Depuis Septembre 2021, nous l’avons tourné de multiple fois. Lui comme nous sont devenu  « spécialistes » du retournement, de pivotage afin d’être le mieux placé pour se relever.

 L’hiver arrive, avec la pluie, la boue, le froid, les jours très courts bref l’enfer ! je me lève tous les matin avec la « boule »  au ventre. Ou vais-je le trouver ?  Couché ? Debout ?

A cette saison les chevaux  ont un grand abri bien sec avec du foin à volonté ouvert sur des paddocks. Golf a un côté pour lui avec un sol antidérapant en caoutchouc.

 Golf se couche souvent la journée, reste des heures au sol. Je lui amène à manger dans cette position et j’attends qu’il se lève pour passer la nuit à l’abri. Plusieurs fois je téléphone à la clinique vétérinaire en expliquant qu’il ne se relève pas, puis, quand le vétérinaire arrive il est debout !!!

 Un soir, il fait nuit noire quand le vétérinaire arrive, Golf est couché depuis midi. La praticienne  l’ausculte, tout va bien. Elle me dit : « on fait quoi ? » ; sous-entendu on euthanasie ? ma réponse est claire : «  non, on essaie de le lever, au moins une fois ! »

Une claque sur les fesses, et hop ! le voilà debout. La visite m’a couté une bonne frayeur et 70€.                                                                          Ce jour-là, je me suis dit, qu’il fallait que « je donne la petite claque » car je ne pouvais pas faire appel au vétérinaire tous les jours.                                                                                                                                          C’est ainsi qu’en février 2022, j’ai attrapé la queue de Golf, stimulation et « claque » sur les fesses et dans l’impulsion que le cheval donne pour se relever, je soutiens, lève et retiens l’équilibre de celui-ci. Enfin, être actif et pouvoir concrètement l’aider. 

 Ainsi depuis Février 2022, j’aide Golf à se relever tous les jours ! Il a besoin de se coucher pour se reposer. Je tiens à dire que cette action ne réussit pas toujours du premier coup, qu’il faut parfois plusieurs essais, que suivant ou il est couché cela peut être complexe. Mais surtout que c’est LUI qui décide quand est le bon moment. Je surveille quand il se couche et après je surveille son attitude couché.  Il est évident que seul il n’y arrive pas mais moi ou quelqu’un d’autre ne peut rien sans son désir de se lever. Avec la meilleure volonté du monde, il est impossible de le lever (600kgs) si lui n’a pas cette volonté. Tout cela pour dire qu’il n’y a pas d’acharnement thérapeutique de ma part, aucun médicament n’est nécessaire à son maintien en vie.

Je tiens à remercier tous ceux qui m’ont aidée, m’aident et m’aideront encore : mes enfants d’abords présents de jours comme de nuit par tous les temps !

Mes voisins agriculteurs qui répondent présent très souvent, mes voisins du centre équestre qui viennent aussi souvent que possible et en nombre, et tous les autres occasionnels pour le tirer de la boue, de la haie, de son abri, bloqué sous un arbre … bref toujours des situations complexes où la force me manque quand je suis seule.

Je remercie également, tous les vétérinaires et soignants divers qui se sont penchés sur son cas et m’ont aidée pour trouver des solutions « pratico-pratique » ou thérapeutiques.

 

Dsc 0003

               Pour toutes questions ou renseignements, vous pouvez me joindre par téléphone au 06.61.60.32.43  

 

Img 20210509 143131            Img 20201231 224230

Dans l'Art sacré tibétain, le peintre et le sculteur établissent une correspondance entre les formes, les symboles et le chemin spirituel.

La patience supporte l'adversité et triomphe des élans de la colère, la diligence permet de s'astreindre à la pratique, de la méditation, sans distraction. Et la concentration permet la maîtrise des émotions perturbatrices.  - Matthieu Ricard -

                                           

Vous pouvez me suivre sur instagram = shiatsucarole